Apprenti-plombier qui répare aussi l’égo

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Apprenti-plombier qui répare aussi l’égo

Depuis que je suis tout petit garçon, j’envie les plombiers et ce qu’ils font comme ouvrage: libérer des conduits pour qui laissent s’écouler les liquides, soigner les tuyaux de leurs blocages pour qu’ils coulent à flot. Question branchements, orifices et tubulures, ils s’y connaissent. La plupart du temps, ces ouvriers sont souvent appelés pour répondre aux urgences de femmes au foyer. Un métier mais aussi une position (littéralement). Ils sont dans l’obligation d’adopter des positions, disons particuliers. Entre autres, ils ont tellement un beau point de vue de la réalité parce que, la plupart du temps, ils sont couchés par terre à regarder par en dessous les choses de la vie. Ils scrutent l’états des conduits et des drains par une vue en contre-plongée. Et leurs tâches, rien de plus digne: colmater les conduits qui coulent et qui ne devraient pas, et permettre à d’autres orifices de mieux couler. Voir même débloquer les choses pour que les fluides coulent sans contrainte. Débloquer l’égoût et l’égo de l’hôte.

J’envies ces hommes surtout quand il est le temps de vérifier le résultat de son travail sur ces fuites. Prenons comme exemple l’évier de la cuisine. À cette étape, il doit demander de l’aide: il sollicite la femme du foyer pour ouvrir et fermer les robinets de l’évier afin de vérifier son travail. La dame doit se placer au dessus de l’ouvrier, une jambe de chaque côté de l’homme et ouvrir les robinets pour que les liquides coulent dans le drain de l’évier. Résultats: les tubulures cachées et les drains semblent bien remplir leurs fonctions: les conduits sont étanches et les drains coulent à merveilles. Bénéfices marginaux et involontairement, cette dame avait ouvert aussi son entre-jambe et rendait accessible visuellement ses dessous et un avant-goût de ses ouvertures et ses drains. Par soucis professionnels, cet ouvrier se trouve à déporter son regard altruiste vers les dessous de jupe ici présent. Dessous de jupe avec ou sans dessous, vue par en dessous. Dans notre exemple, il y a dessous. L’homme jette un coup d’œil sur ces autres sorties de liquide où ça pourraient couler: pour les néophytes, je réfère aux méats que l’on retrouve en dessous des dessous qui siège à l’intérieur de la jupe de cette jolie dame. Il constate que le tissu qui obstrue visuellement les orifices semblent mouillés, qu’il y a fuite, et que celles-ci laissent des traces de liquide gluant le long de la jambe de cette dame.

Donc l’évier ne semble plus avoir de problème, mais la dame, oui. Ah! Un problème! Il doit s’en occuper, conscience professionnelle exige. Le lubrifiant coule le long de sa jambe et il imagine que l’ouverture qui fuit demande vérification. D’un geste « responsable » le plombier examine le tissu par un visuel et d’une main fidèle il écarte le tissu et évalue l’état des ouvertures … parce qu’il en trouve deux. Une d’elle laisse une coulée crémeuse et gluante, la plus grande, comme une fente, et l’autre, la plus petite qui ressemble à bourgeon de fleurs, un cratère vu de loin, semble sèche. Il ouvre la fente d’un toucher précis et examine les parois de l’ouverture. Et plus il examine, plus le liquide est abondant. Sans crier « gare », il entre un doigt afin de vérifier s’il ne sentirais pas une fissure dans la parois. Rien, mais le liquide coule toujours. Par soucis du devoir, il sent et suce son doigt pour identifier cet écoulement: pas de l’huile ni de l’eau. Senteur et saveur agréable. Il approche donc sa bouche et goûte à la coulée: goût qui lui rappelle son enfance mais sans nom … pour l’instant. Il liche la coulée au complet … pour voir si la fuite continuera. Eh, oui, il y a fuite de plus bel. Homme responsable, il demande à la dame de s’allongé sur la table de la cuisine pour regarder de plus près cette fuite et oeuvrer à sa réparer. Et il liche, liche pour vraiment enlever tout le liquide mucilagineux. Toujours une fuite. Il essai avec un doigt, deux doigts, trois doigts de fouiner dans le trou afin de trouver l’origine de cette fuite. Négatif et coulée abondante. Donc il sort son outil spécialement conçu pour ce genre d’écoulement. L’outil entreposé dans sa salopette à bretelles. En effectuant la sortie de l’engin, le tube de chair dure bondit comme un clown de sa boîte à surprise.

Ce manche veineux avec un embout rouge mauve semble se mouvoir de lui-même. Mais notre travailleur le prend à pleine main et le plante dans la canule afin de vérifier plus profondément l’état de chose. Il glisse facilement tellement que la fuite est volumineuse. Le manche arriver à boucher le conduit mais pour la fuite le résultat est mitigé, ça coule de plus belle. Il vérifie si entrer ce dispositif dans l’autre orifice aura un meilleur résultat. Déception, ça coule de plus en plus. Alors, avec son engin dans le plus petits des orifices, il utilise ses mains pour sonder la fente. La dame semble émue de l’effort que notre homme déploie afin de trouver un solution à son problème d’écoulement. Voyant cette reconnaissance de son travail et interprétant qu’il est près de la résolution dans son intervention, il retourne voir et liche la fuite de plus belle. Il nettoie encore et encore avec sa langue et du coup, un déluge d’écume visqueuse et goûteuse se déverse sur lui. Il est heureux. La femme du foyer aussi. Et la fuite s’arrête, il a réussi. Par soucis de perfection, il nettoie le tout avec ses lèvres et sa langue pour ne pas laisser les lieux propres comme avant lui. Il a enfin débloquer l’égoût et l’égo de la dame. Quel beau métier. Pour femme 21 et + et je suis un homme. Libre du 29/10 au 04/11

bartholincowper@yahoo.com